Pour Pierre-Alexandre Davignon, être architecte, c’est porter plusieurs chapeaux. Selon lui, pour réaliser de grands projets, il faut avoir la sensibilité de connaître son rôle mais surtout de connaître celui des autres. Souvent chef d’orchestre du construit, il est le point central pour tout acteur d’un projet. « Je ne suis peut-être pas ingénieur électrique ou promoteur, mais mon rôle me pousse à comprendre ces métiers connexes au mien et à devenir un point de référence pour le groupe. » Et comme la synergie du groupe doit être présente lors de chaque étape d’un projet, il tente toujours de partager cette vision avec les différents membres d’équipes de réalisation.
« Mon cadran ne s’arrête pas à 17 h, comme la portée de mon travail ne s’arrête pas à mes dessins. Je suis toujours prêt à marcher « the extra-mile » pour faire d‘un beau projet un Grand Projet. »
L’écoute fait partie de son ADN. Elle lui permet de créer des environnements de travail où communication et rigueur sont présentes, aidant à créer un climat de travail convivial et tisser des liens intimes avec le client. « Lorsqu’on a du plaisir avec les gens, ils deviennent fidèles et de grands projets peuvent éclore. » Cette facette de l’architecte associé a bien été testée lors de la réalisation du nouveau Méga Parc. Faisant face à plusieurs défis qu’il a su surmonter avec une équipe soudée, il en résulte un produit unique, tant par son processus de réalisation que sur le plan architectural.
Q&A avec Pierre-Alexandre Davignon
Q. Quel a été votre déclic en architecture?
PAD. Dans ma famille, nous sommes tous des late bloomers. Nous possédons des diplômes dans des secteurs qui diffèrent de notre métier, je ne fais pas exception à la règle. Malgré la place qu’ont toujours occupée l’art, l’esthétisme et la création dans mon esprit, j’ai choisi de nourrir mon fort côté cartésien et d’étudier en administration des affaires à l’université, une discipline qui semblait m’offrir plus de débouchées. Parallèlement, mes voyages ont nourri ma curiosité et ma sensibilité face à l’architecture, ainsi que de comprendre que ce champ d’expertise jumellerait mon amour pour l’esthétisme et ma pensée cartésienne. J’ai donc plongé une seconde fois et entrepris des études d’architecture. Et puisque rien ne se perd… Aujourd’hui, je cultive les deux facettes de ma personnalité et comme je suis architecte associé chez LemayMichaud, je crois avoir pris le bon pari!
Q. Quelle est votre vision d’une architecture idéale?
PAD. Ma vision d’une architecture idéale s’est construite alors que j’étais encore aux études, lors d’un voyage à Barcelone. J’y ai visité le Pavillon de Mies Van Der Rohe. Je n’ai jamais passé un aussi beau moment que dans ce bâtiment! Dans cette structure, tout est à sa place et est imaginé pour ceux qui parcourent l’espace. Je crois donc que ma vision d’une architecture idéale est celle d’une architecture bien réfléchie, qui utilise les matériaux au bénéfice de l’espace, mais surtout d’une architecture imaginée à échelle humaine.
Q. Quel est le projet le plus marquant que vous ayez réalisé chez LemayMichaud?
PAD. Sans aucun doute la rénovation du Méga Parc des Galeries de la Capitale, l’un des plus grands parcs d’amusement intérieur au monde. Ce projet m’a permis de faire face et de relever plusieurs défis et ainsi d’amasser un bagage unique en architecture et en gestion de projet. Certains projets nous amènent à penser différemment et à nous réinventer. Un voyage exploratoire aux quatre coins de la planète, l’apprentissage d’un nouveau champ d’expertise, des manœuvres techniques uniques et la création d’une amitié professionnelle, ce sont tous des faits marquants de la réalisation de ce Méga Parc 2.0.. Au final, nous avons créé avec le client un environnement unique de divertissement associé au commerce de détail. Ce projet marquera définitivement mon parcours professionnel.
Q. Quelle est ta vision de l’expérience architecturale commerciale?
PAD. L’objectif de plusieurs entreprises liées au commerce de détails est d’offrir une expérience complète à sa clientèle et jumeler divertissement et expérience de magasinage est maintenant au cœur de l’offre commerciale. On active les stimuli pour créer des ambiances inoubliables. Notre rôle d’architecte est d’imaginer cette expérience client. On travaille sur le qualifiable, on imagine les espaces qui proposent des univers immersifs aux visiteurs. Il faut développer notre pensée pour la création d’environnements multi sensoriels. Nous avons déjà pu travailler sur cette nouvelle tendance grâce au Méga Parc, projet qui a amélioré notre compréhension des récents développements en architecture commerciale.
Q. Quel est votre rêve de conception architecturale?
PAD. Avant la fin de ma carrière, j’aimerais faire partie d’une équipe qui réalise un projet de grande hauteur, une tour. Québec est en phase d’expansion et, en tant qu’architecte, j’ai un intérêt marqué pour la densification urbaine. J’aimerais avoir la chance de partager mes connaissances par le biais d’un projet qui s’intègrerait au tissu urbain existant. La création d’un tel projet doit être à l’échelle urbaine, mais surtout à l’échelle humaine.